Négocier son salaire en entretien n’est pas un exercice facile.

Souvent mal à l’aise sur la question de l’argent, certains candidats n’osent pas aborder cette partie.

Pourtant, c’est un sujet qu’il est important et normal d’aborder. D’autant plus dans les milieux de la Tech où les compétences des candidats varient énormément.

Si l’idée de devoir négocier votre rémunération vous stress, ne vous inquiétez pas, on vous donne quelques conseils pour le faire au mieux.

Se préparer avant de négocier son salaire

1/ Connaître sa valeur

Afin de déterminer votre valeur, nous vous conseillons de réaliser soit, un bilan de compétences, soit une autoévaluation.

Il est important de connaître vos points forts et les éléments que vous pourriez apporter à votre futur employeur pour décider d’un salaire adéquat.

Pour cela vous devez prendre en compte plusieurs facteurs :

  • Votre expérience : De manière générale, plus vous en avez, plus vous pouvez prétendre à un salaire élevé. Les profils séniors gagnent généralement plus que les profils juniors. Même si cela ne fait pas tout.
  • Vos compétences : Listez ce qui sera utile à votre futur poste, ce que vous apporterez à l’entreprise. Appuyez sur les compétences les plus originales ou que peu de gens maîtrisent, qui se prêteraient parfaitement au poste.
  • Votre précédent salaire : Dans le cas où vous travaillez dans ce secteur, basez-vous sur votre rémunération actuelle et ce qui vous pousse à changer de poste et de prétentions salariales. Votre salaire peut servir de points de comparaisons. Vous pouvez également demander une référence à votre ancienne entreprise, qui pourra vous aiguiller sur ce que vous valez.
Convertir ses compétences en salaire.

2/ Informez-vous sur le marché

Renseignez-vous sur le marché et les tendances salariales du secteur d’activité. Si possible, informez-vous sur les tendances de l’entreprise directement.

Également, il faut prendre en compte le secteur géographique. En effet, les salaires ne seront pas les mêmes dans les métropoles que dans les petites villes. Par exemple, à Paris ils sont plus élevés qu’en Province.

De la même manière, la concurrence et la demande pour votre poste vont beaucoup jouer sur vos prétentions salariales. Si vous exercez un métier très demandé, négocier un salaire plus élevé n’en sera que plus facile.

Pour consulter les salaires moyens pratiqués sur votre futur poste, vous pouvez consulter les études de salaires que publient certaines entreprises ou certains sites.

D’ailleurs, si vous cherchez à vous positionner dans le milieu de la Tech, allez consulter notre Baromètre des salaires !

Pour avoir une idée plus générale, Linkedin offre une solution qui permet de simuler un revenu potentiel : Linkedin Salary.

3/ Avoir une fourchette en tête

Grâce aux éléments précédents, vous devriez être capable d’établir une fourchette de salaire. En cherchant le juste équilibre entre vos compétences et les pratiques du marché, vous arriverez plus ou moins à déterminer ce que vous valez.

C’est en ayant cette fourchette en tête que vous pourrez ensuite vous défendre en entretien pour négocier votre salaire.

Il est plus facile de négocier en donnant une fourchette plutôt qu’avec un chiffre brut. En effet, cela vous permet d’avoir une certaine marge de manœuvre et d’adoucir un peu votre demande.

Dans les métiers où votre salaire inclut une partie variable, définissez bien vos attentes en fixe et en variable.

Négocier son salaire à l’entretien

4/ Choisir le bon moment

Cela paraît logique, mais le choix du moment est crucial quand il faut parler salaire.

Le mieux est d’attendre que le recruteur aborde le sujet. S’il ne le fait pas, nous vous conseillons de le lancer en fin d’entretien, une fois que vous aurez défendu votre profil et vendu vos compétences.

Dans l’éventualité où vous passez plusieurs entretiens, le mieux est de commencer votre négociation salariale à la fin du second.

Passer un deuxième entretien montre que le recruteur est intéressé par votre profil, c’est un léger avantage pour vous.

Dans le cas où le recruteur évoque une fourchette de rémunération au premier entretien, donnez en une à titre indicatif. Cependant, le temps de la négociation viendra après.

5/ Défendez votre salaire

Certes, vous vous êtes déjà vendu pendant l’entretien mais c’est ici qu’il va falloir insister.

Expliquez clairement pourquoi vous pensez mériter ce salaire.

Mentionnez les compétences que vous possédez qui collent le mieux au poste.

Aussi, expliquez la réelle plus value que vous apporterez à l’entreprise grâce à vos connaissances complémentaires que d’autres n’auraient pas forcément pour ce poste. Attention à ne pas exagérer et à en faire trop, restez honnête.

En d’autres termes, justifiez ce qui vous rend unique et par conséquent “plus cher”.

Également, n’hésitez pas à comparer avec vos expériences précédentes. Plus mesurément, si vous avez reçu une offre d’une ou plusieurs autres entreprises, mentionnez le également.

6/ Échangez avec le recruteur

Osez en parler ! C’est un sujet qu’il est tout à fait normal d’aborder et qui fait partie intégrante d’un entretien.

N’ayez pas peur de négocier, mais n’oubliez pas que le but d’un entretien est de faire bonne impression.

Le moment de la négociation n’est pas une confrontation, c’est un échange. Restez cordial et ne soyez pas sur la défensive. Garder l’esprit ouvert à d’éventuelles contres propositions.

Le recruteur n’est pas foncièrement contre vous, entendez ses arguments et présentez les vôtres de manière factuelle et posée.

Cela prouve une certaine maturité à aborder un sujet comme celui-ci et à pouvoir débattre de manière constructive.

7/ N’oubliez pas les avantages et bonus

N’oubliez pas de prendre en compte les éventuels bonus (13ème mois, primes d’intéressement…) et les avantages en nature !

Certains avantages comme le télétravail, des horaires flexibles, des RTT, une voiture de fonction, ou autre, peuvent compenser une éventuelle baisse de salaire.

Négocier son salaire sans prendre en compte ces paramètres ne serait pas pertinent.

S’ils ne sont pas déjà mentionnés dans la fiche de poste, ils peuvent faire office d’arrangements. En effet, dans le cas d’une négociation bloquée, le recruteur ou vous-même ; pouvez proposer ce genre d’avantages en guise de compromis.

8/ Proposez une réévaluation de votre salaire

Dans certains cas, notamment dans les métiers de la vente, il est possible de demander une réévaluation de son salaire à la fin de la période d’essai.

Dans l’éventualité ou le recruteur vous fait une offre non négociable c’est une carte que vous pouvez jouer. Proposez à l’entreprise de rehausser votre salaire si les objectifs fixés pendant votre période d’essai ont été atteints.

Cette solution est intéressante pour vous comme pour le recruteur, elle mérite d’être abordée. Elle permet de faire vos preuves et de montrer que vous méritez amplement le salaire demandé. Pour le recruteur, elle permet de mesurer les risques.

C’est une manière de faire un pas vers le recruteur, qui pourrait à son tour, faire un pas vers vous.

9/ Formalisez par écrit

Généralement, les entreprises fournissent automatiquement un document écrit, telle qu’une offre ou une promesse d’embauche, avant d’établir le contrat.

Si ça n’est pas le cas, demandez que cet accord soit formalisé à l’écrit. Non seulement le salaire, mais également les autres avantages négociés comme la réévaluation de salaire, etc.

Veillez également à obtenir la signature du recruteur en plus de la vôtre, apposée sur ce document. Cela permet d’officialiser cet accord et de le rendre plus concret.

C’est une façon de vous protéger, vous, ainsi que le recruteur.